Saint-Cast My Love

Tennis des années 40

Les années Joseph Georges à Saint Cast

Saison tennistique 1946

Tournoi de Saint-Cast.

Classé à 0, le rouennais Roger Denis s’impose dans le simple du tournoi de Saint Cast.

Roger Denis a pratiqué le football avec le FC Rouen et a même été sélectionné pour jouer en équipe de France mais une malencontreuse entorse l’a obligé à décliner sa sélection. Avant-guerre, Roger avait épousé Marie Françoise Langanay tout juste âgée de 15 ans. Il avait fallu une dérogation et une autorisation parentale…Très bonne joueuse de tennis, championne de Normandie et, à ce titre, qualifiée pour disputer les championnats de France junior, Marie Françoise disposait d’une autorisation paternelle de séjour à Paris plafonnée à trois jours. En consultant le tableau, elle remarqua qu’elle était la seule « madame » au milieu de toutes les  autres « mademoiselles ». Bien plus : ayant atteint la finale qui se jouait le quatrième jour, elle n’a pu défendre ses chances étant limitée à trois jours de séjour ! Soumise à son père, elle a dû scratcher et renoncer à une victoire à sa portée !

En 1936, Marie Françoise Langanay, épouse Denis, donne le jour à Philippe qui sera l’artisan majeur du réveil du tennis breton d’après-guerre. Avec une telle ascendance, ce n’était guère surprenant. C’est associé à sa mère, en mixte, que Philippe Denis glanera ses premiers titres sur la Côte comme, après lui, Patrice Beust, associé à  sa mère Colette. Durant 20 ans, de 1955 à 1974, Philippe Denis sera souvent champion de Normandie puis, ayant quitté Rouen pour Rennes, champion de Bretagne. Marié en 1961 à Béatrice Challe, il remportera de nombreux tournois sur la côte d’Emeraude, en simple comme en double. A compter de son mariage, il joua toutefois les mixtes associé à son épouse pourtant moins bien classée que sa mère…

Le frère de Marie Françoise Denis, Jacques Langanay fut également un joueur confirmé. Il est notamment le père de Chantal Langanay qui fût championne de France junior en battant Françoise Durr. Très vite en première série, Chantal gagnera de nombreux tournois sur la Côte à l’instar de son cousin Philippe Denis. A noter qu’en juillet 1961, Chantal Langanay manquera le mariage de son cousin avec Béatrice Challe pour cause de Wimbledon.

Retour sommaire ↑

Saison tennistique 1947

Saint Cast

C’est la foule des grands jours pour les finales de Saint Cast qui a réactivé son tournoi un an avant Saint Lunaire. Le public se presse dans la petite enceinte du club encore semée de nombreux pins. Sur la photo ci-dessous, on aperçoit le porche d’entrée, qui existe encore, ainsi que la cabane des inscriptions entre deux bouquets de pins. Sur le court, un ramasseur de balles est appuyé au poteau.

Le parisien Pierre Lips, licencié au TCP, remporte le simple homme.

Né vers 1918, Pierre Lips a joué trois Roland Garros en 1938, 1946 et 1948. Lors de cette dernière participation, il se fera étriller, au premier tour, par le fameux champion tchèque Jaroslav Drobny, sur le score sans appel de trois fois 6/1 !

Ci-dessous, de gauche à droite, Pierre Lips (coupe en main et dont le fils sera négatif) l’arbitre à lunettes, son carnet de marque à la main, M. Joseph George, directeur-propriétaire du club, le finaliste dont on ignore hélas le nom et le petit ramasseur, les balles encore en mains.

Côté dame, c’est Andrée Varin, ancienne première série avant-guerre, durant la guerre et après-guerre, qui s’adjuge l’épreuve du simple. On ignore le nom de la finaliste.

Née Fréville vers 1914, Andrée Varin a été n°10 en 1938, n°8 en 1941, n°7 en 1942 et sera encore n°12 en 1953. Elle participe à 19 Roland Garros ce qui constitue le record chez les dames. Autre record : les 31 ans d’écart entre sa première participation porte d’Auteuil en 1934 et la dernière en 1965. Record qui sera égalé par Martina Navratilova en 2004 (1973-2004).

Andrée Fréville épouse Roger Varin, classé à 3/6 avec lequel elle aura 4 enfants. Le ménage habite 53 boulevard Murat, 75016. Victime d’un accident de voiture, Andrée devra cesser de jouer au tennis. Ci-dessous, en présence d’un nombreux public, les deux adversaires se serrent la main après la balle de match. Andrée Varin est à droite.

A l’issue de la partie, les deux finalistes se voient remettre le traditionnel bouquet de fleurs ainsi que les lots offerts par les sponsors. A noter que les grillages de fond de court sont encore soutenus par de larges poteaux de bois comme on en posait avant-guerre.

Madame Varin continuera de jouer à haut niveau jusqu’au milieu des années 50 puis en double jusqu’au milieu des années 60. 

Andrée sera notamment finaliste du National de 1951, ne s’inclinant que devant l’imbattable Nelly Adamson. Ci-dessous Andrée Varin avec une autre coiffure.

Ci-dessous, un double du tournoi 1947 se déroulant sur le court n°5, probablement un double de juniors, tandis qu’une finale de simple se joue sur le central n°4. En effet, on aperçoit un jeune arbitre assis qui juge la ligne de service ainsi que, au pied de la chaise d’arbitre, la table pliante sur laquelle est déposée la coupe qui sera remise au vainqueur. 

Retour sommaire ↑

Saison tennistique 1948

Sur la planète tennis

Après les émotions et les perturbations de la guerre, la planète du tennis amateur se remet à tourner doucement quand éclate le coup de tonnerre des premières tournées de professionnels organisées par Jack Kramer. Jusque-là, il existait bien des matchs exhibition de pro mais assez ponctuellement. Kramer va organiser les premières tournées internationales.

Né en 1921 à Las Végas, Jack Kramer s’avère doué pour tous les sports et c’est sa mère qui l’oriente vers le tennis par peur des dangers du football américain. Comme tous les jeunes nés autour de 1920, Kramer voit ses meilleures années pourries par la guerre qu’il passe dans les gardes-côtes de l’US Navy. Son talent éclate en 1946 avec une victoire à Forest Hills qu’il confirme en 1947 en y ajoutant Wimbledon pour faire bonne mesure. Incontestable n°1 mondial, il fait alors la une de nombreux magazines et décroche moult contrats publicitaires. Mais, même avec les dessous de table avoués, il peine à faire vivre dignement sa famille. C’est alors qu’il décide de rentabiliser les matchs des meilleurs joueurs. Il se rode en organisant les dernières tournées de Big Bill Tilden, alors au couchant de sa carrière et se lance dans les premières tournées pro avec de jeunes joueurs vedette comme Pancho Gonzales (1928-1995) ou Frank Sedgman (né en 1927). Contre Big Pancho, Kramer mènera 96 victoires à 27. 64-28 contre Little Pancho (Ségura) et 54-41 contre Sedgman. Kramer est à la fois joueur-vedette et organisateur.

Atteint par un mal de dos chronique (comme plus tard Lewis Hoad) Kramer range ses raquettes en 1953 pour se consacrer uniquement aux tournées et, plus largement, à la promotion d’une ère open (avec Ph.Chatrier) et à la défense des joueurs. C’est alors que Big Pancho devient l’officieux n°1 mondial, atomisant tous les nouveaux embauchés de Kramer comme Hoad ou Rosewall. Premier embauché, Pancho l’avait été avec un « petit » contrat et dissimulait mal d’être moins bien payé que les ouvriers de la dernière heure d’où des brouilles homériques entre la star et le boss.  Par la suite, Rosewall devint le n°1 des tournées jusqu’à l’ère open de 1968. Ci-dessous, les frères ennemis Jack & Pancho en tenue de ville.

En 1973, Kramer deviendra le premier directeur de l’ATP avant de commenter les tournois pour plusieurs media. Il s’éteint d’un cancer à 88 ans en 2009.

Saint Lunaire

A Bernard Lucot le simple homme de Saint Lunaire… Il est probable que le finaliste soit Henri Bolelli. Deux raisons à cela : d’abord Lucot et Bolelli jouent le double ensemble ; or il est courant que les deux meilleurs d’un tournoi fassent équipe pour le double. Ensuite, les deux compères vont se retrouver 8 jours plus tard en finale à Saint Cast. Il est donc probable que les deux compères « tournent » de conserve. Ci-dessous une rarissime photo de Bernard Lucot en action à Saint Cast en 1948 (Source = MC. Capron).

…et à son épouse Michèle le simple dames.

Associé à Henri Bolelli, Bernard Lucot remporte également le double messieurs, épreuve qu’il gagnera encore en 1949 et en 1950, associé cette fois à Jean Lesueur.

Le couple Lucot s’adjuge en sus le double mixte. C’est la razzia Lucot !

Seul le double dames leur échappe qui revient à Andrée Varin, victorieuse du simple dame castin de 1947, associée à Mlle G.Henry.

 

Saint Cast

Après avoir triomphé à Saint Lunaire, le parisien du TCP, Bernard Lucot, s’adjuge encore le simple messieurs du tournoi de Saint Cast en dominant (comme à St Lunaire ?) Henri Bolelli. Ci-dessous une très belle attitude de B.Lucot au smash lors de la finale castine 1948 (Source = MC.Capron).

Avec Roger Dubuc, son coéquipier du TCP, Bernard Lucot sera champion de France par équipe en 1950. Première série, il participera à deux Roland Garros (au moins) en 1946 et 1949. En 1945, il fait partie de l’équipe de Paris dans le grand match opposant la capitale à la ville de Lyon. L’affiche nous indique que B. Lucot est associé à son compère du TCP, Roger Dubuc, qui remportera, de son côté, trois éditions du tournoi de Saint Cast.

Pareillement, son épouse, Michèle Lucot, née Inglebert, gagne le simple dames après avoir remporté, comme son époux, le tournoi de Saint-Lunaire.

Classée en première série en 46, 47 et 48, Michèle Inglebert participe à Roland Garros en 1939, 1946, 1947, 1949 et 1950. Ainsi qu’à Wimbledon 1946. Elle épouse Bernard Lucot juste après le Roland Garros 1947, année où elle est classée n°7 française. Bernard Lucot a été également première série : n°15 en 1950. Le couple aura deux filles, Patricia et Myriam. Michèle s’imposera encore à Saint Lunaire en 1949 et en 1950, réalisant ainsi une rarissime passe de trois. En principe, le hat trick (trois victoires consécutives) permet de conserver le trophée offert par le mécène du tournoi mais on ignore si tel a été le cas en 1950. L’absence de tournoi à Saint Lunaire en 1951 a peut-être empêché Mme B. Lucot de réaliser un incomparable quadruplé !

Le double hommes est remporté par la paire Bolelli-Lucot, déjà victorieuse à St Lu. Ci-dessous Bolelli au service.

Ci-dessous, une belle attitude en coup droit de Lucot. Source  = ouvrage de Paul Jalabert.

Le double mixte revient également au couple Lucot, véritablement intouchable à Saint Cast comme à Saint Lunaire.

 

Dinan

S’il est moins coté de nos jours, le tournoi du club Franco-anglais de Dinan constitue à l’époque une importante étape du circuit nord breton. La colonie anglaise de Dinan ayant beaucoup fait pour le développement de la pratique du tennis autour de la capitale du Penthièvre. En cette été 48, Christian Boussus (43 ans) bat Henri Bolelli en demi-finale. Ci-dessous en Australie en 1934, en short et tout de blanc vêtu, C.Boussus, s’apprête à affronter un adversaire pantalonné et en blazer.

Né en 1905 à Hyères, le gaucher Christian Boussus est fils de photographe. Sa mère est née Jeanne Lucas. Il fera partie de la grande équipe des Mousquetaires participant à la Coupe Davis de 1929 à 1932 après le retrait de René Lacoste. Il jouera onze Roland Garros se qualifiant à neuf reprises pour les quarts de finale. Il sera même finaliste de l’édition 1931 ne s’inclinant que face à Jean Borotra. Il sera également demi-finaliste à Wimbledon en 1928. Il obtiendra 11 sélections en Coupe Davis de 1929 à 1939, jouant 19 simples avec 10 victoires (53%).

A côté du tennis, Boussus est commercial à la firme Dunlop. Côté cœur, le célibataire endurci sera le compagnon de la parfumeuse Germaine Sellier, célèbre « nez » ayant mis au point les fameuses fragrances Bandit et Fracas. Le couple a longtemps résidé 23 boulevard du Montparnasse, 75006. Après sa carrière tennistique, Boussus rentrera chez IBM en 1940 comme commercial. Il s’occupera des ventes aux administrations puis assurera la direction des relations extérieures. Chevalier de la Légion d’honneur, il décèdera à Neuilly en 2003 à 98 ans. Ci-dessous le coup droit de l’élégant gaucher à l’entrainement.

 Après celle de St Cast, c’est la seconde finale perdue par Henri Bolelli qui va se rattraper les saisons suivantes.

Ci-dessous à Dinard vers 1960, Henri Bolelli est en pull sombre avant une finale de double mixte.

Retour sommaire ↑

Saison tennistique 1949

Juillet

La France rencontre l’Italie en demi-finale européenne de la Coupe Davis à Roland Garros les 23, 24 et 25 juillet. Offrant cinq courts, le stade se déploie sur 3.25 hectares.

L’équipe est constituée de Marcel Bernard, Henri Bolelli, Robert Abdessalam et Paul Rémy. Le stade Roland Garros, qui n’a pratiquement pas subi de modification depuis 1928 et les Mousquetaires, affiche complet. Jouxtant le Central, on aperçoit la piste d’échauffement désaxée avec trois courts aménagés au milieu. En haut de la photo à gauche, on reconnait le stade Jean Bouin puis le Parc des princes qui n’a pas encore été coiffé de sa toiture.

Au terme de matchs de bonne qualité, l’Italie l’emporte par trois victoires à deux. Le vainqueur  de la zone européenne rencontrera l’Australie qui l’emportera par 5-0. Victorieuse de la finale inter-zones, l’Australie devient le challenger et gagne le droit de rencontrer le tenant à savoir les USA. Elle sera terrassée 4-1 et les USA conserveront la Coupe Davis. A peine remis de leur ½ finale contre l’Italie, Henri Bolelli et Marcel Bernard filent vers la Bretagne pour participer au tournoi de Dinan, petit club franco-anglais ne disposant que d’un court mais couvert.

Dinard

Jean Ducos de la Haille remporte le tournoi en battant Jean Lesueur en finale. Les beaux courts étagés du vaste club sont situés en plein centre-ville.

Né en 1926 à Nancy, Ducos a participé à sept Roland Garros de 1947 à 1954 et à trois Wimbledon en 48, 49 et 50. Il a également joué le Forest Hills 1950 et plusieurs doubles de Coupe Davis, en général associé à Paul Rémy. Sélectionné en 1954 et 1955 à 7 reprises, il gagnera ses cinq simples ! C’est donc dans la foulée de son Wimbledon que le gaucher Ducos vient s’imposer à Dinard où il bat Borotra en demi-finale par 7/5 au troisième set. Il faut dire que Ducos a 23 ans et Borotra 51 … Son adversaire de la finale, Jean Lesueur, a 39 ans.

1954 sera la grande année de Ducos qui battra deux ténors australiens, Ashley Cooper (âgé de 18 ans il est vrai) et Franck Sedgman, son quasi jumeau puisque né en 1927. Assez lancé dans les affaires, Ducos devra négliger quelque peu son tennis tout en restant en première série. Il décède en Ecosse en 2011 à 85 ans. Ci-dessous à Roland Garros, le grand et puissant gaucher Ducos est à gauche, tenant sa raquette de la main droite, aux côtés du droitier Paul Remy, tenant sa raquette de la main gauche. Sur le court, le joueur doit toujours porter haut sa tête de raquette. Article n°1 du body language.

 

Dinan

Pas d’info concernant le tournoi de Saint Briac mais c’est Marcel Bernard qui remporte le tournoi très coté du club Franco-anglais de Dinan en dominant Henri Bolelli. Les deux compères venaient juste de disputer la demi-finale de la zone européenne à Paris contre l’Italie (défaite 3-2). Pour accéder à la finale, Bernard avait battu J.Lesueur (qui va gagner le tournoi de St Cast) tandis que Bolleli avait dominé Hyks Jr.

Né en 1914 près de Lille, Marcel Bernard est première série à 16 ans. Avant de gagner Roland Garros en 1946, ce grand gaucher  accède deux fois aux demi-finales où il est battu par Henri Cochet en 1932 et par Gottfried Von Cramm en 1936. Marcel arrive à Roland sans grande ambition puisqu’il n’est inscrit qu’en double avec Yvon Pétra. C’est le juge arbitre qui le convainc de s’inscrire en simple pour lui permettre de boucler son tableau de 64 joueurs. En état de grâce, Bernard élimine successivement Pancho Segura (qui sera un des meilleurs pro des années 50) puis Budge Patty et Yvon Petra (son partenaire de double), tous deux anciens vainqueurs de tournois du Grand Chelem. En finale, Bernard est mené deux sets à zéro par J.Drobny, 25 ans et gaucher comme lui, avant de retourner la situation et de l’emporter en cinq sets. Pour tout gain, Bernard empoche des bons d’achat d’articles de sport au magasin d’Henri Cochet et la promesse d’une médaille qu’il recevra… sept mois plus tard ! Rien à voir avec les gains de Y.Noah, 37 ans plus tard en 1983.

Agent de change de profession, Marcel Bernard sera capitaine de l’équipe Davis en 1967 mais il connaitra des revers de fortune. C’est l’influent Philippe Chatrier qui viendra à sa rescousse en le faisant élire président de la FFT de 1968 à 1973. A ce poste, il appliquera la politique de rapprochement professionnels-amateurs défendue par Chatrier dans son magazine Tennis de France depuis 1953. En 1974, Chatrier prendra lui-même en main les destinées de la FFT. M.Bernard décèdera 20 ans plus tard en 1994 à 80 ans.

 

Saint Lunaire

Paul Jalabert s’impose à Saint Lunaire face à Bernard Lucot. En demi, B.Lucot avait dominé Jean Lesueur. Ci-dessous le sympathique Paul et son épouse.

B.Lucot se console en remportant le double messieurs associé, précisément, à Jean Lesueur.

Il s’adjuge également le mixte avec son épouse Michèle.

Côté dames, c’est précisément Mme Bernard Lucot (née Michèle Inglebert) qui l’emporte pour la seconde année consécutive.

Cette dernière rafle également le double dames, associée à Mlle Magne.

Ce sera hélas le seul passage de Paul Jalabert en Bretagne Nord. Ci-dessous un Paul Jalabert très appliqué négocie une délicate volée basse de coup droit.

 

Saint Cast

C’est toujours la foule des grands jours pour les finales du tournoi. La photo est prise du promenoir boisé qui surplombe les courts, à l’ombre des pins. Le décor est inchangé depuis 1947. La villa Macheret n’est pas encore construite.

Né à Dieppe en 1910, Jean Lesueur du TCP remporte, à 39 ans, le simple homme du tournoi en disposant d’Henri Bolelli, décidément abonné aux places de finaliste ! Précédemment, au tournoi de Dinard, Lesueur s’était incliné en finale face à Ducos de la Haille. A Saint Lunaire, en demi, il avait subi la loi de Bernard Lucot. Ci-dessous de gauche à droite : Joseph George, le directeur du club, le malchanceux Henri Bolelli, Jean Lesueur et l’arbitre.  En arrière-plan la foule castine des grands jours.

La carrière de Jean Lesueur, fils de mécanicien, se déroule de 1927 à 1952. Il participera à de nombreux tournois dont Roland Garros de 1930 à 1939 en simple puis, à nouveau, en 1949 et 1951, mais en double. Il disputera également cinq Wimbledon en 31, 34, 35, 36 et 46. Ci-dessous, Lesueur à l’entrainement sur le central de Roland Garros.

En 1950, à 40 ans, il sera battu par Henri Cochet (49 ans) en finale du tournoi du club Franco-Anglais de Dinan. Mais où étaient les jeunes ? Après sa carrière sportive, Lesueur deviendra entrepreneur et installateur de courts de tennis. Plusieurs bons joueurs travailleront pour lui, notamment Pierre Darmon qui sera directeur commercial des Tennis Jean Lesueur en 1970. 

Agée de 22 ans et classée à 2/6, Jacqueline Kermina à gauche remporte le simple dame. Au milieu, l’arbitre encravaté. Source = M.C. Capron.

A gauche de la photo ci-dessous, on reconnait M.Crouigneau, directeur du tournoi puis M.George et la victorieuse J. Kermina, coupe en mains. A droite, l’arbitre encostumé portant les boites de balles, la jolie brune finaliste et un ramasseur de balles.

Née en 1927, Jacqueline Kermina est une première série française ayant remporté une dizaine de tournois internationaux : Budapest, Athènes, Nice, Bruxelles etc…

J.Kermina âgée avec Mme Renault (ex Adamson)

Elle a joué Wimbledon en 1952 (elle est alors n° 4 française) et en 1954, ainsi que Roland Garros cette même année 54. Elle sera championne de France en 1956 et plus tard capitaine de l’équipe de France féminine.

C’est une sportive accomplie : elle pratique assidûment le cross et l’équitation et brille également au piano comme, plus tard, Anne Marie Larue ou Patrice Beust. Membre éminent du Racing et restée célibataire, Jacqueline travaille au contentieux à la société des Taxis G2 qui appartient … à son père ! Elle demeure 16 avenue de la Grande Armée et décèdera en 1995 à 68 ans.

Pas de résultat du double homme sinon une photo dédicacée qui laisse à penser que Bolelli et Lesueur ont joué ensemble contre les deux joueurs de droite. Source = MC. Capron.

Dans le double mixte dont on ignore malheureusement le résultat, on retrouve Henri Bolleli, qui a revêtu un pantalon, et Jean Lesueur, le vainqueur du simple. Reconnaissable à son pull cricket, l’arbitre, qui tient la boite de balles à la main, est le même que celui du simple. Tout à fait à droite, M.George. La dame du milieu, en robe et sandales, est probablement la mécène de l’épreuve.

Ci-dessous, un double messieurs, sinon de la même année du moins de la même époque. A noter la présence des ceintures, accessoires indispensables en ces temps où les shorts ne sont pas encore élastiques à la taille… Source = MC.Capron.

FIN

Retour sommaire ↑